Arc-en-ciel

Fraîchement créée, l'antenne régionale Lille Nord-Pas de Calais de SOS homophobie se faisait connaître vendredi soir dans les bars gays et lesbiens du Vieux Lille. TÊTU était avec Antoine et Benoît, les deux correspondants régionaux de l'association.

 

On ne présente plus SOS homophobie, association nationale de lutte contre les LGBTphobies. En février dernier, elle réunissait l'ensemble de ses correspondants régionaux à l'occasion d'une réunion parisienne, avec la volonté affichée de donner plus d'importance à ses délégations régionales. Au côté des membres actifs lyonnais, rouennais ou encore strasbourgeois, Antoine (photo) et Benoît, deux Lillois à l'origine du développement de l'asso dans le Nord-Pas de Calais. «SOS homophobie compte seulement 22 membres dans la région, et nous sommes pour l'instant les deux seuls membres actifs, mais nous avons bon espoir d'être beaucoup plus nombreux dans les mois qui viennent» explique Benoît, professeur d'espagnol à la ville.

90% de collégiens satisfaits
Le 10 février dernier, Antoine et lui intervenaient pour la première fois en milieu scolaire, devant une centaine d'élèves de troisième du collège Van Der Meersch à Roubaix. Deux heures pour aborder et combattre la lesbophobie, l'homophobie, la biphobie et la transphobie, en déconstruisant les clichés mais aussi en expliquant les recours possibles en cas d'insulte ou d'agression homophobe. Des sujets pas toujours évidents, mais qui doivent pourtant être débattus auprès des jeunes générations, comme le prouve la demande grandissante pour ce type d'actions: «Les intervenants nationaux en milieu scolaire sont littéralement submergés» précise Benoît. Il faut dire que le bilan de ces actions, très positif, prouve néanmoins la nécessité d'intervenir: «90 % des collégiens de Roubaix auprès desquels nous sommes intervenus se sont déclarés satisfaits, via le questionnaire distribué en fin d'intervention. Malgré tout, les 10% restants ont montré des réticences, voire tenu des propos homophobes...»

Vendredi soir, ce n'était pas dans les salles de classe mais dans les bars gays et lesbiens du Vieux Lille que l'association se faisait connaître. Les deux militants ont distribué des tracts et expliqué leurs missions, en espérant convaincre et voir de nouveaux militants grossir leurs rangs. Au fil de la soirée et des rencontres, les réactions se sont succédées, exprimant tantôt l'enthousiasme, l'indifférence ou le franc rejet d'un militantisme décrit par certains comme «has been». Chez les filles, de nombreuses clientes du Gossip ont ainsi échangé avec nos deux intervenants. Parmi elles, Anne, 28 ans, qui s'est montrée particulièrement séduite par l'initiative de ce soir-là: «Je travaille dans la réinsertion professionnelle et ça fait un moment déjà que je pense à m'engager dans l'associatif. Ce genre d'interventions, c'est l'occasion de franchir le pas». Du côté du Vice Versa en revanche, d'autres n'ont pas cherché à dissimuler leur antimilitantisme, allant jusqu'à dire que «de nos jours, revendiquer et militer, c'est faire le jeu des homophobes»...

A la marche des fiertés lilloise
Laissant tous les points de vue s'exprimer, Benoît et Antoine sont confiants, et surtout déterminés à faire vivre leur association dans la région. «Nous serons présents le 17 mai pour la journée internationale contre l'homophobie et le 4 juin prochain, lors de l'édition 2011 de la marche des fiertés lilloise, à la fois dans le cortège et au sein du village associatif» expliquait ainsi Antoine. Et en attendant, «d'autres interventions en milieu scolaire sont prévues».

 

Mer 30 mar 2011 Aucun commentaire